De Paris à New-York : un tour du monde contre le gaspillage

Baptiste Dubanchet a entamé son périple autour du monde ce vendredi 6 janvier. Une aventure au cours de laquelle il se nourrira exclusivement d’aliments périmés, mais encore comestibles, afin de sensibiliser au gaspillage.
Faire le tour du monde en vélo et en pédalo pour dénoncer le gaspillage alimentaire. C’est le pari fou de Bastiste Dubanchet qui avait déjà fait le tour de l’Europe à vélo en 2014, pour les mêmes raisons. Les internautes avaient pu suivre son aventure depuis son site web et sur YouTube. Aujourd’hui, Bastique Dubanchet veut franchir une étape supplémentaire.
Lyophilisation : une solution contre le gaspillage ?
Ce vendredi matin, Baptiste Dubanchet a quitté Paris pour se rendre au Maroc, première grande étape de son périple. Son équipe et les personnes le soutenant ce sont retrouvées à 9h30 sur le parvis de Notre-Dame pour les derniers encouragements. Le défi est de taille : l’aventurier devra compter sur l’amabilité des habitants pour trouver un gîte chaque soir; il se nourrira exclusivement d’aliments destinés à être jetés et traversera, en pédalo, l’Océan Atlantique pour arriver à New-York, sa destination finale.
L’objectif est d’interpeller et d’ouvrir le débat. Alors que plus de 800 millions de personnes souffrent de sous-nutrition dans le monde, près de la moitié de la nourriture est gaspillée à l’échelle mondiale. Notamment à cause des dates de péremptions qui poussent les consommateurs à jeter des produits qui, bien souvent, sont encore bons.
Parallèlement à ce projet, une pétition a été lancée. Elle demande la suppression des Dates de durée minimales (DDM) , dates figurant sur les produits secs et pouvant être dépassées de plusieurs années. Elles correspondent à la mention « à ne pas consommer de préférence » (à ne pas confondre avec les DLC « à consommer jusqu’au » : risque pour la santé après un certain temps).
Ce voyage est également l’occasion d’explorer de nouvelles perspectives et de trouver des solutions contre le gaspillage. L’une d’elles serait la lyophilisation, un procédé visant à extraire l’eau des aliments pour empêcher le développement de bactéries.
De nombreuses rencontres et conférences sont prévues durant le voyage pour toucher un large public. Baptiste Dubanchet tient un journal qui permet aux internautes du monde entier de le suivre et d’adopter à leur tour, les bonnes habitudes pour lutter contre le gaspillage.
Lutte contre le gaspillage : un enjeu mondial
Des yaourts périmés, des fruits trop mûrs, un plat oublié dans le frigo et le tout finit à la poubelle. C’est une scène quasi quotidienne, qui a pourtant des conséquences dramatiques. Les pays d’Amérique du Nord et d’Océanie sont ceux qui gaspillent le plus à l’échelle mondiale, avec 300 kg d’aliments gâchés par habitant et par an. La richesse du pays est un élément important dans le taux de gaspillage par habitant. Les Africains, quant à eux, ne gaspillent « que » 160 kg d’aliments par habitant.
Chaque Français « gaspille » 79 kg d’aliments par an
En juin 2013, la France a rejoint le Pacte national de lutte contre le gaspillage alimentaire et s’engage à réduire de moitié de son gaspillage d’ici 2025. Chaque année, 9 millions de tonnes de denrées sont détournées de l’alimentation humaine. La distribution est responsable de 2,3 millions de tonnes, la restauration d’1,6 million de tonnes et les consommateurs de 5,2 tonnes de gâchis alimentaire (soit 79 kg par personne).
Parmi les produits les plus gaspillés en France, on compte la nectarine, la salade, les produits laitiers ou encore la pomme de terre. Cependant, leur taux de gaspillage est différent selon les étapes (production, transformation, distribution, consommation).
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