Le Maroc dans le tourbillon des fake news

Un phénomène planétaire, les fake news continuent à parasiter les medias sociaux tout en suscitant, ces derniers temps, de vives polémiques. C’est le cas aussi pour le Maroc.
Les fake news sont des informations délibérément fausses ou truquées, émanant en général d’un ou de plusieurs médias. Elles participent à des tentatives de désinformation, que ce soit via les médias traditionnels ou les médias sociaux, avec l’intention d’induire en erreur les internautes. Elles sont souvent orchestrées dans le but d’obtenir un avantage financier ou politique ou encore créer le buzz et faire de la publicité pour le support médiatique.
Le Maroc n’est pas épargné. L’arrestation présumée, le 18 avril courant, par les services de Sûreté de Rabat, d’un individu (Lahcen M.) en raison de sa conversion au christianisme, relayée par des médias étrangers et nationaux et mentionnée dans les rapports attribués à des associations et organisations de la société civile en est un exemple palpable. Les services de Sûreté de Rabat n’ont procédé à l’arrestation d’aucune personne faisant l’objet d’accusation, répondant à l’identité mentionnée dans les médias ou dans les rapports erronés publiés à ce sujet. Ces mêmes services rajoutent qu’aucun ressortissant marocain ou étranger n’a été soumis ni à une mesure restrictive de liberté ni à une enquête pour les actes présumés. Les allégations relatives à la torture et aux traitements dégradants portant atteinte à la dignité dont a été victime la personne inexistante, sont fausses et fabriquées de toutes pièces.
La problématique essentielle des fake news réside dans leur circulation : à l’heure des médias sociaux omniprésents, n’importe quelle information peut se propager à une vitesse jamais vue jusque-là. D’une part, il y a des personnes qui, involontairement, propagent les fausses nouvelles sur les réseaux sociaux en cliquant sur “partager” ou “retweeter” sans vérifier. D’autre part, certaines fake news sont diffusées dans le cadre de campagnes sophistiquées de désinformation, à travers des réseaux de bots et des usines à trolls. Enfin, il y a des nouvelles qui sont amplifiées par des journalistes qui peinent, au vu de la célérité la production, à donner un sens à l’information diffusée, en temps réel, sur le web social.
Houcine BALAMY