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France : Une hausse des frais universitaires qui risque de briser des rêves au Maroc

France : Une hausse des frais universitaires qui risque de briser des rêves au Maroc

C’est un véritable coup de massue que les lycéens marocains ont reçu lorsqu’ils ont pris connaissance de la déclaration du premier ministre français Edouard Philipe, annonçant, le 19 novembre dernier, la hausse du coût des études pour les étudiants étrangers extra-européens. 2 770 euros au lieu de 170 pour la licence et 3 770 euros contre 243 pour le master. Ce qui suppose que les étudiants vont voir leurs frais multipliés par seize.

Ce sont ainsi des milliers de bacheliers qui avaient pour beaucoup déjà monté leurs dossiers et préparé le terrain pour leur formation et leur installation à Paris, Bordeaux, Lyon ou encore Toulouse, voyant ainsi leur rêve brisé. C’est le cas pour Nabila Oubeid, jeune bachelière marocaine : « Cela m’a complètement chamboulé mes programmes, vu que j’avais une idée au préalable des frais et que j’avais déjà calculé mon budget sur cette base ».

Et les frais d’inscriptions ne sont pas les seules charges qu’impliquent des études en France. Comme souligné par un lycéen Younes Bensassi : « il y a d’autre frais qu’on doit payer à part les frais d’inscription, ce qui rend les études encore plus chères pour moi ».

De nouvelles alternatives à l’horizon…

Approuvée par certains, ouvertement critiquée par d’autres, cette décision qui sera appliquée dès la rentrée 2019, fait débat et cela ne fait que commencer. Pour faire entendre leur voix, plusieurs étudiants ont entamé des actions de protestation à travers des associations telles que l’UNEF (Union Nationale des Etudiants de France).

Ces dernières appellent à une manifestation contre ce projet le 1er décembre. Une pétition circule également pour réclamer l’abrogation de cette hausse. L’issue de cette bataille n’étant pas connue, les lycéens marocains n’ont d’autre choix que de chercher des solutions alternatives. A ce sujet, Hamza Ouallaout déclare que « cette augmentation pousse bien évidemment à se tourner vers d’autres destinations ou au pire, rester au Maroc ».

Justement, suite à cette décision les frais d’une inscription dans une université française équivalent aux tarifs appliqués par les grandes écoles privées au Maroc. Une alternative séduisante quant on sait qu’ils auront des frais en moins, tels que le loyer, le transport, les billets d’avion. C’est du moins ce que pense Y. Bennassi qui a arrêté la procédure même après avoir passé le TCF (test de connaissance du français).

« Je vais rester au Maroc au lieu de dépenser beaucoup d’argent là-bas, je préfère les dépenser ici dans une école privée, à coté de chez moi et de ma famille ».

Autre alternative, tenter l’aventure dans un autre pays. La Suède ou l’Allemagne reviennent souvent dans les discussions. Mais pour certains comme Amine Youri, qui avait choisi la France pour ses prix accessibles, la seule chose qui l’empêche d’aller ailleurs c’est la barrière de la langue. «Si je parlais allemand, le choix entre l’Allemagne et la France serait vite fait », dit-il.

Cela dit pour les plus téméraires, ceux qui veulent absolument poursuivre leurs études en France quelles qu’en soient les conditions, il ne reste plus que deux choix. Faire comme Nabila Oubeid qui a décidé de garder espoir et de s’orienter vers les universités qui n’ont pas accepté ces augmentations. Ou bien travailler pendant les vacances d’été pour réunir la somme exigée. Une idée que Yassine Bouchamma plébiscite.

Mais est-ce bien réaliste sachant qu’on parle quand même de plus de 2000 Euros ?

Par Manal ZAINABI et Aya EL KERF,  étudiantes en 2ème année à l’ESJC