Dessin d’une vie
J’aime dessiner la nature, les paysages
J’aime mettre des couleurs sur les images
J’aime imaginer les battements de la vie
J’aime m’endormir en paix dans mon lit
Dessiner me permet de voyager, de m’enfuir,
Vers un monde qu’on ne cesse de m’interdire
Dessiner me permet de retrouver le sourire
Éphémère, il décide vite de partir
Cette nuit là, j’ai imaginé une vraie maison
Celle dont on m’a privée sans raison
Des grandes chambres au lieu de tentes
Des beaux murs colorés au lieu de fentes
Je me suis endormie avec le bruit de la guerre
Contre qui se battent chaque soir mes paupières
Elles ont enfin gagné cette nuit
Alourdies par la fatigue de mon esprit
Bientôt une grande explosion retentit
Une énorme bombe a tout anéanti
L’immeuble à côté est tombé d’un coup
Entraînant beaucoup de poussière partout
J’entends à peine la voix de mon père crier
Répéter les noms de ma mère, de mes frères
Il paraît essoufflé, et continue de nous chercher
Je ne trouve pas la force de lui parler
Les heures passent, passent, et passent…
J’aimerais juste mes crayons pour dessiner
Me frayer un chemin, me sauver
Une autre fuite de la dure réalité
Les heures passent, passent, et passent…
Ma bouche sèche, mon corps sous les pierres
Je ferme les yeux pour une ultime prière
La dernière fuite d’une vie amère…